Rechercher sur ce blogue

Aucun message portant le libellé DGSE. Afficher tous les messages
Aucun message portant le libellé DGSE. Afficher tous les messages

jeudi 16 août 2018

Fitness: L’application d’activité Polar a révélé les adresses personnelles d’agents du renseignement

Fitness: L’application d’activité Polar a révélé les adresses personnelles d’agents du renseignement
  CIA, NSA, GRU, DGSE, GCHQ, MI6, espionnage, IoT, fitness

Polar, l’appli fitness qui aime trop espions et militaires, pas assez la vie privée

Sécurité : Les données de localisation de l’application d’activité Polar ont révélé les adresses personnelles d’agents du renseignement, et ce même lorsque leurs profils étaient définis comme privés.

Une application de fitness populaire, qui suit les données d'activité de millions d'utilisateurs, a révélé par inadvertance les emplacements du personnel travaillant dans des bases militaires et pour les services de renseignement.
L'application Polar Flow, créée par la société éponyme Polar, un géant finlandais basé à New York, permettait à quiconque d'accéder aux activités de fitness d'un utilisateur sur plusieurs années, en modifiant simplement son adresse Web.

Un mode privé ? Inutile 

Pour la plupart des utilisateurs qui choisissent de rendre publiques leurs données d'activité, l'affichage de leurs entraînements sur la carte Explore de Polar est une fonctionnalité et non un problème de confidentialité. Toutefois, même avec des profils paramétrés en mode privé, l'activité physique d'un utilisateur peut révéler où celle-ci réside.
L’exposition de la localisation d’une personne travaillant dans une installation gouvernementale ou militaire peut ainsi rapidement devenir un risque pour la sécurité nationale.
C'est la deuxième fois cette année qu'une application de fitness suscite la controverse en révélant la localisation du personnel d’installations sensibles. Strava a changé ses paramètres de confidentialité après qu’il ait été révélé que le tracker exposait les routes classifiées entre les bases sur le champ de bataille.
A présent, une enquête menée par les sites d'information néerlandais De Correspondent et Bellingcat a révélé que Polar Flow avait exposé ses données de suivi d’activité. L'API développeur de la société pouvait être sollicitée pour récupérer des activités de fitness, comme chaque session de course et de cyclisme, pour n'importe quel utilisateur.
Avec deux paires de coordonnées placées au-dessus d'un lieu ou d'une installation gouvernementale sensible, il a été possible de trouver les noms de membres du personnel enregistrant leurs activités physiques grâce à Polar.
Les journalistes ont identifié plus de 6.400 utilisateurs supposés intervenir sur des lieux sensibles, notamment la NSA, la Maison Blanche, le MI6 à Londres et le centre de détention de Guantanamo Bay à Cuba, ainsi que du personnel travaillant sur des bases militaires étrangères.
Les noms d’officiers et agents des services de renseignements étrangers, comme le GCHQ à Cheltenham, la DGSE à Paris et le GRU russe à Moscou, ont également été trouvés.
Le personnel des installations de stockage nucléaire, des silos de missiles et des prisons a également été repéré.

Une API trop bavarde

Non seulement il était possible de voir exactement où un utilisateur avait fait de l'exercice, mais il était facile également de déterminer précisément son lieu de résidence, ou s'il avait commencé ou arrêté le suivi de son activité physique dès la sortie de son domicile.
Comme il n'y avait pas de limites au nombre de requêtes que les journalistes pouvaient effectuer, couplées à des ID utilisateur facilement dénombrables, il était possible pour n'importe qui - y compris des acteurs malveillants ou des services de renseignement étrangers - de récupérer les données d'activité de millions d'utilisateurs.
Mais les journalistes ont également découvert qu'ils pouvaient tromper l'API en récupérant des données de suivi de profils privés.

Dans les zones densément peuplées telles que la Maison Blanche, le nombre de personnes ordinaires activant l'application à proximité est plus élevé, ce qui ajoute beaucoup de bruit indésirable aux données. En revanche, les camps militaires isolés et les bases gouvernementales donnaient de meilleurs résultats.
De Correspondent démontre dans un rapport supplémentaire combien il était facile de suivre un utilisateur de Polar, supposé être un officier du service de renseignement de l'État néerlandais, et même de localiser son adresse personnelle. Pourtant, dans certains pays, comme aux Pays-Bas, révéler l'identité d'un agent de renseignement est illégal, rappelle le quotidien.
ZDNet a été en mesure de suivre le trajet d'une personne ayant fait de l'exercice à proximité du siège de la NSA à Fort Meade. L'utilisateur a plus tard commencé le suivi d'activité lors de son départ de son domicile en Virginie voisine. Grâce aux archives publiques, nous avons confirmé son nom et sa fonction de haut responsable militaire.
Une autre personne, également considérée comme un membre du personnel de la NSA basé à Fort Meade, a été retrouvée en train de faire de l'exercice près du centre de détention de Guantanamo Bay.
Les reporters néerlandais ont par ailleurs trouvé les données de suivi de plusieurs officiers militaires et de renseignement étrangers à proximité d'installations sensibles aux États-Unis.
Les données permettent de construire une image troublante de la vie d'une personne, où elle vit, où elle va, et fournissent des pistes supplémentaires sur son identité et ses relations.

Polar ? Conforme au RGPD, oui oui

Informé en amont, Polar a retiré sa fonction de cartographie avant la publication de l'enquête journalistique.
Dans une réaction envoyée par Marco Suvilaakso, directeur de la stratégie de Polar, la société déclare avoir "récemment appris que les données de localisation publique partagées par les clients via la fonction Explore dans Flow pourraient fournir des informations sur les sites potentiellement sensibles".
L'entreprise réfute en revanche toute fuite ou une violation de ses systèmes.
"Actuellement, la grande majorité des clients Polar conservent des profils privés par défaut et les paramètres de données des sessions privées, et ne sont aucunement affectés par ce cas" indique le communiqué.
"Bien que la décision d'accepter et de partager les sessions de formation et les données de localisation GPS relève du choix et de la responsabilité du client, nous sommes conscients que des emplacements potentiellement sensibles apparaissent dans les données publiques et avons décidé de suspendre temporairement l'API Explore."

Nous avons demandé à Polar si cette exposition de données, en particulier la révélation de certaines adresses personnelles sur des profils privés, constituait une violation de la nouvelle loi européenne sur la protection des données - connue sous le nom de RGPD.
"Oui, nous sommes conformes RGPD" commente Suvilaakso.
Polar ne communique pas ses chiffres d'utilisateurs, mais De Correspondent a trouvé plus de 30 millions d'utilisateurs.
De Correspondent a contacté les autorités néerlandaises et finlandaises pour sécuriser la plateforme Polar, tandis que ZDNet a contacté plusieurs autorités américaines au sujet de cette compromission de données.
Nous avons contacté différents départements du gouvernement US, y compris le bureau du directeur du renseignement national, qui supervise la communauté du renseignement et ses agences. Son porte-parole Charles Carithers déclare que l'ODNI est "conscient des impacts potentiels" des terminaux qui recueillent et transmettent des données personnelles et de localisation.

Les agences de renseignement conscientes des risques

"L'utilisation de terminaux de suivi de l'activité physique et similaires par des personnes engagées dans l'action du gouvernement américain est déterminée et dirigée par chaque agence et département" annonce-t-il.
Le porte-parole de la NSA, Brynn Freeland, précise que l'agence "a mis en place et applique des politiques concernant l'utilisation de wearables dans les zones de travail contrôlées", mais ne précise pas le contenu de ces politiques.
"En outre, nous menons une campagne de formation continue pour nos employés en mettant l'accent sur la relation entre la technologie, leur vie privée et la sécurité opérationnelle" ajoute-t-il.
Sollicités, la CIA, la Maison Blanche, le Conseil de sécurité nationale, le FBI et le Pentagone n'ont pas fait de commentaire.
Dans des déclarations antérieures, le ministère en charge de la supervision des militaires déclarait prendre "des questions comme celles-ci très au sérieux." D'après de précédentes déclarations, le personnel militaire n'est pas autorisé à utiliser des trackers d'activité disposant d'une connectivité Wi-Fi ou cellulaires. Les terminaux Bluetooth et GPS synchronisant les données sur les téléphones seraient en revanche admis.
Polar n'est pas la seule société de suivi de l'activité physique à exposer par inadvertance des données utilisateur. D'autres applications de fitness ont eu des problèmes similaires, mais dans une ampleur moindre que pour Polar selon les journalistes néerlandais.
Polar s'est excusé pour le désagrément causé par la suspension de la carte.
"Cependant, notre objectif est d'élever le niveau de protection de la vie privée et d'accroître la sensibilisation aux bonnes pratiques personnelles en matière de partage des données de localisation GPS" promet l'éditeur.

REF.:

dimanche 8 mars 2015

La France lancerait des cyberattaques dans le monde entier : avec « Snowglobe »


Un logiciel espion très sophistiqué a ciblé des organisations stratégiques en Iran, en Algérie et en Côte d’Ivoire. De technologie « made in France », il s’agirait de l’œuvre de la DGSE. Ses créateurs l'ont baptisé « Babar ».



Les Américains ne sont pas les seuls à faire des prouesses en matière d’espionnage informatique. La France aussi dispose d’une expertise poussée dans ce domaine, comme le montre un document d’Edward Snowden révélé par Le Monde. Ainsi, les services secrets français auraient débuté en 2009 une vaste opération de piratage, sur la base d’un « implant espion » particulièrement sophistiqué. Suffisamment en tous les cas pour avoir donné du fil à retordre aux services secrets canadiens, qui étaient les premiers à l’avoir découvert et qui le baptisent « Snowglobe » (*).
Après avoir traqué le logiciel malicieux pendant deux ans dans le monde entier, le Centre de la sécurité des télécommunications du Canada (CSEC) arrive à la conclusion suivante : « Nous estimons, avec un degré modéré de certitude, qu’il s’agit d’une opération sur les réseaux informatiques soutenue par un Etat et mis en œuvre par une agence française de renseignement. »

L’atome iranien en ligne de mire

Le document d’Edward Snowden donne quelques précisions techniques sur Snowglobe. En analysant le logiciel, les agents secrets canadiens déduisent qu’il est spécialisé dans la « collecte de courriers provenant de comptes spécifiques et ciblés » et qu’il est contrôlé à distance par des serveurs infectés. Par ailleurs, les experts canadiens découvrent dans les lignes de code le nom donné au logiciel par ses créateurs, « Babar », ainsi que le diminutif de l’un de ses créateurs, « Titi » (*).    
Enfin, les agents canadiens arrivent à établir assez précisément les cibles que le logiciel d’espionnage prises en ligne de mire. Ainsi, il a visé en premier lieu cinq organisations iraniennes : le ministère des affaires étrangères, l’Organisation de l’énergie atomique d’Iran et trois universités. L’objectif était, visiblement, de collecter des informations sur les compétences iraniennes en matière de technologie nucléaire.
Mais l’Iran n’a pas été le seul pays ciblé. Outre le Canada, l’implant espion a été détecté en Côte d’Ivoire, en Algérie, en Espagne, en Grèce et en Norvège. Il a également été repéré en France, ce qui pose un léger problème. D’après Le Monde, le seul service à avoir les capacités techniques à créer un logiciel aussi sophistiqué est la DGSE, qui  dispose d’un service de jeunes informaticiens et de hackers au fort de Noisy, à Romainville. Mais théoriquement, la DGSE n’a pas le droit de mener des opérations sur le territoire français. C’est le rôle de la DCRI. La DGSE s’est refusée à tout commentaire.    
(*) Informations complétées à 15h40.
Lire aussi:
Espionnage : Orange travaille main dans la main avec la DGSE, le 20/03/2014
 
Source.: