Rechercher sur ce blogue

Aucun message portant le libellé Viol. Afficher tous les messages
Aucun message portant le libellé Viol. Afficher tous les messages

jeudi 25 janvier 2024

Le viol, les gars, c'est pas un acte sexuel, c'est un acte de domination!

 

Le viol, les gars, c'est pas un acte sexuel, c'est un acte de domination!

J'avais subi un viol, puisqu'il m'avait pénétrée sans mon consentement. On sait que 94% des viols sont commis par des hommes que les victimes connaissent. C'est elle(mon amie ) qui m'a persuadée d'aller à la police. J'ai pensé à vous, Julie, sa mère, à la peine que je vous ferais, mais j'ai surtout pensé à toutes les filles qui étaient agressées quotidiennement et j'ai voulu que ça cesse, cette violence faite aux femmes.


Comme vous, Julie, je cherche à comprendre pourquoi un homme aussi bien que Laurent se conduit comme un animal sans cervelle quand il a une érection. Il n'a pas respecté ce que je disais. Il a passé outre. Comme si ma parole ne valait rien, comme si une érection ne pouvait qu'aboutir dans un des trois trous de la femme.


J'en ai parlé avec ma mère, qui m'a élevée seule avec mes deux sœurs, dans le respect de moi-même et des autres, et on en est venues à découvrir que Laurent est le représentant fidèle du système dans lequel on vit: le patriarcat. Laurent a pris son modèle de virilité chez son père. Un homme bon, travaillant, mais convaincu de la supériorité de son sexe. Il a élevé son fils de loin sans s'impliquer vraiment, sans prendre ses responsabilités paternelles. 

  • Je peux conclure de mes expériences que l'agression sexuelle, c'est pas un acte sexuel, c'est du contrôle. Ce que Laurent n'a pas aimé, c'est que je lui refuse ce qu'il voulait. Il était vexé, comme humilié, en perte de contrôle, quoi. J'héberge en ce moment ma cousine, qui est travailleuse sociale, et elle dit que c'est pas l'excès de testostérone qui fait les agresseurs. D'après elle, la majorité des violeurs sont des gars ordinaires qui, devant le succès des femmes et l'importance qu'elles prennent dans la société, sentent le besoin de les remettre à leur place. Laurent, ça le flattait que je sois une femme forte qui réussit. Il a fait ma conquête, puis il m'a violée pour me montrer lequel de nous deux était le boss.

C'est inconscient, je le sais, mais c'est là pareil. Je sais pas où il a fait son éducation sexuelle, mais il croyait que, s'il me donnait un orgasme, je lui serais reconnaissante à vie. Quand je lui ai dit que je pouvais m'en donner toute seule, des orgasmes, il s'est choqué. Votre fils, Julie, il est comme bien des hommes qui agressent, ils ont peur que les femmes prennent le contrôle.

Avouez que l'égalité entre les femmes et les hommes est loin d'être accomplie. Je réfléchis de plus en plus à ma condition de femme. Mais oui, il y a des progrès, puis, oui, les femmes agressées sexuellement dénoncent enfin et elles sont écoutées depuis #MeToo, mais le changement de comportement des hommes n'arrive pas vite. Et pourquoi les hommes changeraient-ils alors qu'ils ont la meilleure part ? Pourquoi la parole de l'abuseur vaut-elle la même chose aux yeux de la loi que ma parole de victime ?

Rassurez-vous, ce ne sont pas que les parents qui font de leurs fils des abuseurs sexuels, mais le système dans lequel on vit. Vous et moi, on ne peut pas le changer, ce système. Seuls les hommes peuvent le changer, se changer.


Un autre sorte de viol: Le Stealthing: 

Retrait d'un préservatif non consenti lors d'un rapport sexuel.

Le stealthing, aussi appelé furtivage ou retrait non consenti du préservatif, est une forme d'agression sexuelle qui consiste, pour un partenaire sexuel, à enlever son préservatif pendant l'acte sexuel, à l'insu de l'autre partenaire. Cette pratique, qui enfreint le consentement du ou de la partenaire, est juridiquement condamnable dans de nombreux pays et est parfois considérée comme un viol.


Le viol, les gars, c'est pas un acte sexuel, c'est un acte de domination!


À vous, les femmes de tous âges, qui m'appuyez dans ma lutte pour l'égalité entre les femmes et les hommes, merci !

À vous, les hommes, qui commencez à être tannés qu'on vous confonde avec des agresseurs sexuels (je sais que vous me lisez en grand nombre). C'est avec beaucoup d'amour pour vous que j'ai écrit ce livre, merci !

À tous mes lecteurs, tous genres confondus, merci !


RÉF.: Jeanette Bertrand, extrait Un viol ordinaire.

jeudi 13 novembre 2014

La délation est érigée en système,c'est la chasse a l'Homme ?


PIERRE FOGLIA

La chasse à l’homme



La Chasse a l'Homme:.....a quand la chasse a la Femme ?

-Je commencerai par dire que je n’ai jamais violé personne, je trouve que ça se place bien dans la conversation ces jours-ci. Reste que je suis un homme, et comme homme, je suis un violeur potentiel, oui madame, c’est comme ça qu’on disait dans les années 70-80, violeur potentiel. Marilyn French, Judith Lewis Herman, Susan Brownmiller dans Against Our Will : Men, Women and Rape : « de tout temps le viol est le moyen par lequel tous les hommes ont maintenu toutes les femmes dans un état de peur et d’asservissement ».
Pour Brownmiller, qui a été dans les années 70-80 la Simone de Beauvoir américaine, il y a deux sortes d’hommes : les violeurs et ceux qui sont farouchement contre le viol, mais ceux-là sont peut-être encore pires, ils défendent ce qu’ils considèrent comme leur propriété exclusive, le vagin de leur (s) femme (s).
Ce qu’il y avait de pratique avec les féministes de ces années-là, c’est qu’elles ne dénonçaient personne en particulier, elles fourraient tous les hommes dans le même grand panier et rabattaient le couvercle. On y était au chaud et solidaires, on continuait comme si de rien n’était à faire nos jokes d’épais, les épais n’ont jamais été aussi épais qu’à cette grande époque de féminisme radical.
Ce qui est beaucoup plus embêtant sur Twitter et Facebook ces jours-ci, c’est qu’on y dénonce aussi les hommes, mais un par un. Mon oncle. Mon père. Mon prof. Mon coach. Mon mari. Mon boss. Le type dans le métro. L’animateur de Toronto. Les deux députés libéraux. Au fait, sait-on ce qu’ils ont fait, ces deux-là ? Des beaux salauds, anyway. Tolérance zéro. Une main baladeuse ? Qu’on la coupe.
C’est ce climat un peu « Allemagne de l’Est » qui me fait revenir sur le sujet de l’heure même si, après les douloureuses affaires DSK et Polanski, je m’étais juré : plus jamais. J’ai résisté jusqu’à ce que j’entende à la radio un extrait d’une confession sur Twitter qui disait : « j’ai été agressée par quelqu’un de très connu ». Précisément ce genre de déballage qui me tue. Exactement ce genre de confusion entre dénonciation (d’une situation) et délation (la dénonciation d’une personne).
Mais plus que de la délation. On parle ici d’un système, d’un mouvement, d’une thérapie collective ayant pour ressort la délation.
Ce n’est pas le coup de téléphone aux flics pour dénoncer un voisin qui fait pousser du pot, c’est un appel à tous, thérapeutique : dénoncez, dénoncez, cela vous fera du bien.
Chaque fois que la délation est érigée en système, chaque fois elle sert à de tragiques règlements de comptes.
Combien de fausses accusations d’agressions dans les divorces ? Plus des trois quarts des profs accusés d’agressions sexuelles, aussitôt suspendus et mis au ban de la société, sont, à la fin de l’enquête, complètement blanchis, et complètement détruits même si ce sont les enfants qui mentaient.
Pour les féministes de mon temps, le viol était l’ « acting out » d’une attitude commune à tous les mâles, la suite logique du regard que tous les hommes portaient sur la fille qui passe. Depuis, on est rentré dans le détail. Qu’est-ce qu’un viol ?
Le mari rentre émoustillé de son party de bureau, sa femme endormie dit non. Il dit oui pareil. C’est un viol.
Sauf que le plus souvent, elle ne dit pas non. Elle dit rien même si elle n’a pas envie. Une agression sexuelle ?
J’ai connu une fille qui couchait de temps en temps avec un ministre. Il l’appelait quand il avait un moment. Telle heure, telle chambre. Des années plus tard, j’ai entendu la fille (qui était une collègue) rationaliser que c’était un rapport d’autorité entre un homme de pouvoir et la pauvre petite oie blanche qu’elle était à l’époque… C’était pas faux. Je me suis permis de l’envoyer chier quand même.
J’ai connu une étudiante qui a épousé son (vieux) prof, ils ont eu un de ces divorces tumultueux qui font revoler les gros mots, as-tu dit viol, ma chérie ? T’oublies que j’étais là.
Tu comprends pas.
Mais si. Très bien. Il t’a séduite du haut de sa chaire de prof, du haut de son autorité, de l’aura de sa réputation, c’est toi qui as sauté dessus, mais c’est lui qui t’a violée, tu parles que je comprends.
Vous allez hurler. Je connais une fille que son mononcle taponnait, un bien grand désagrément, résume-t-elle, mais un traumatisme ? Pas vraiment. Sauf le traumatisme de… de ne pas avoir été traumatisée.
Vous me faites penser, j’en connais une autre qui n’en faisait pas un plat non plus (ni un plaisir), vous la connaissez aussi, Marguerite Yourcenar, son oncle aussi, je crois…
Où je veux en venir ? À quelques vérités qui n’en sont pas. Non, l’émancipation ne passe pas par une grande chasse à l’homme. Non, on ne guérira pas du viol sur Facebook et Twitter. On en guérira avec le temps qui, en ce domaine comme en tant d’autres, avance à tout petits pas, d’autant plus petits qu’on a coupé dans les cours d’éducation sexuelle.
Si cela fait du bien de parler à une majorité de femmes, d’autres qui n’ont pas envie de raconter leur histoire ne sont pas sans courage pour autant. N’y en aurait-il qu’une seule que cette grande lessive rebute, une seule qui s’étant reconstruite pendant des années dans le secret du cabinet de son psy s’est sentie bousculée – allez, parle, nom de Dieu, parle – une seule, cette chronique est pour elle.

REF.: