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samedi 30 juillet 2011

Mystique, mais pas Fou !


Justice - Télépathie en toute liberté
 


TROIS-RIVIÈRES | Boire son urine, parler aux anges et monter sur le toit de son immeuble avec une balayeuse pour aspirer «l'énergie positive» ne constituent pas des motifs d'internement psychiatrique, selon la Cour du Québec.
En tout cas, pas pour cet homme de 29 ans aux croyances pour le moins flyées, que le Centre hospitalier régional de Trois-Rivières voulait garder à l'écart de la société, en vertu de la «Loi sur la protection des personnes dont l'état mental présente un danger pour elles-mêmes ou pour autrui».
Le juge Pierre Labbé vient de conclure que ce fervent d'ésotérisme ne méritait pas d'être privé de sa liberté, malgré l'avis contraire de deux psychiatres qui l'ont évalué le mois dernier.
Un «facteur de vie»...
Sans antécédent de trouble mental, le patient avait été conduit à l'hôpital par les ambulanciers, début juin, à la demande de sa soeur qui s'inquiétait de son comportement. Refusant tout soin ou médication, le jeune homme sans emploi a cependant consenti à y subir deux examens psychiatriques.
«Le défendeur a exprimé qu'il est à un niveau supérieur de conscience qui lui permet de communiquer avec ses anges gardiens (...) par télépathie», a écrit un psychiatre dans son rapport.
Un deuxième psychiatre a relevé que l'homme montait «sur le toit de l'immeuble (où il habite) avec la balayeuse pour attirer l'énergie positive». Un aspirateur qu'il n'utilisait pas beaucoup chez lui puisqu'on lui reprochait de vivre dans un logement «insalubre».
Les rapports psychiatriques ajoutent qu'il lui arrivait de boire son urine, prétextant que «l'eau est un facteur de vie». Une pratique qui n'entraînerait pas pour autant un danger pour sa santé, d'après la preuve soumise en cour.
«Délire mystico-grandiose»
Les spécialistes ont estimé que le patient était «à protéger» en raison de son «délire mystico-grandiose très élaboré» et de son état «délirant».
Peu émus par les dires de celui qui prétend «combattre le mal par l'amour», les psychiatres étaient d'avis qu'il présentait un risque de dangerosité pour lui-même ou pour la population.
Devant le juge, l'adepte de la méditation a témoigné «avec calme et sans incohérence significative», expliquant ses comportements par son côté «spirituel et ésotérique» et réfutant toute intention malveillante.
«La preuve ne révèle pas que le défendeur a prononcé des paroles menaçantes ou qu'il a posé des gestes agressifs envers autrui. Il n'a aucunement mis sa personne en danger. (...) Les rapports des psychiatres ne contiennent pas de diagnostic médical précis. (...) La preuve ne révèle aucun élément de dangerosité qui serait non seulement immédiat mais prévisible» pouvant justifier une ordonnance de garde en établissement, a déterminé le juge Labbé.